Le cerveau
des blingues viellit mieux.
Publié
par Slate,fr le 22/04/2011.
Si les personnes âgées ne comprennent pas toujours le sens d'une conversation, ce n'est pas forcément à cause du sujet abordé ou d'une ouïe défaillante. La perte de capacité à saisir rapidement les mots est une conséquence naturelle du vieillissement, mais qui semble moins concerner les bilingues.
Une étude de l'université de Concordia, rapportée par Planet Techno Science, montre que
les cerveaux bilingues ont des stratégies de compréhension du langage qui
pallient les déficiences biologiques.
Pour obtenir ces résultats, les chercheurs canadiens ont étudié deux
groupes de personnes bilingues d'âges différents: des personnes âgées de 19 à
35 ans et des personnes âgées de 60 à 81 ans.
Ils ont confronté ces groupes à des homographes, ces mots qui ont la
même orthographe dans deux langues mais des sens différents, par exemple
«coin», dans son sens français et anglais (pièce de monnaie).
Résultat? Les personnes les plus âgées se sont davantage référées au
contexte fourni avec le mot, une gymnastique qui leur permet d'accéder
rapidement au sens du mot.
Natalie Phillips, co-auteure de l’étude, professeure au Département de
psychologie et membre du Centre de recherche en développement humain de Concordia, explique:
«À mesure que nous vieillissons, notre mémoire de
travail et notre capacité de saisir rapidement les mots diminuent. Par
conséquent, les personnes âgées utilisent leurs facultés de façon un peu plus
stratégique. Il est important de souligner que ces changements liés à l’âge
sont normaux et bénins. Les participants ne souffraient d’aucun déficit
intellectuel. Au contraire, ils employaient leurs ressources mentales de la
meilleure façon en utilisant le contexte pour mieux comprendre le langage.»
L'expérience n'a pas concernée des monolingues, mais les chercheurs
estiment qu'il semble que les personnes bilingues disposent d’un avantage
cognitif comparativement aux monolingues. En effet, comme l'expérience le
montre, leur cerveau a l’habitude de «manipuler» deux langues depuis longtemps.
«Notre étude suggère que les adultes bilingues
trouvent en vieillissant des stratégies pour compenser l’évolution de leur
compréhension du langage», conclut Natalie Phillips. Une optimisation des capacités en quelque
sorte. Selon l'étude, 50% de la population mondiale est bilingue.
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